Panorama des habitudes de consommation : Vers un avenir plus durable ?

Appinio Research · 22.04.2024 · 12min Temps de lecture

Panorama des habitudes de consommation | Blog Appinio
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Panorama des habitudes de consommation | Blog Appinio

 

Alors que les effets de la consommation de masse sont de plus en plus visibles sur notre environnement, il est plus que jamais important de s’interroger quant à l’impact de nos choix sur notre planète et de se pencher sur les alternatives possibles. C'est dans cet esprit qu’Appinio a lancé une étude approfondie, sondant les attitudes et comportements de 2000 individus en France, au Royaume-Unis, aux États-Unis et en Allemagne. 

 

Cet échantillon diversifié nous permet de comparer les comportements relatifs à des pratiques de consommation écologiquement responsables dans les différents pays.  L'objectif de cet article est de dévoiler comment les convictions écologiques se manifestent à travers les actions quotidiennes des consommateurs et d'examiner l'influence de contextes culturels et économiques variés sur ces comportements. Cette analyse transnationale offre une perspective sur nos modes de vie modernes, les efforts de durabilité déployés et leur réception à travers différentes frontières.

 

Plongeons ensemble dans les résultats de cette étude pour mieux comprendre les dynamiques actuelles de la consommation responsable, avec comme exemple l’utilisation des pailles et des préférences en matière d’habillement.


La guerre des pailles : papier vs plastique

L'utilisation des pailles en papier à travers le monde

Papier, plastique, bambou, verre, acier inoxydable, les pailles ont adopté aujourd’hui pléthore de matériaux. Dans le contexte d'une sensibilisation accrue aux enjeux environnementaux, la paille en papier s'est présentée comme une alternative écologique populaire, mais pas sans débat.

 

Notre étude sur l’utilisation des pailles en papier révèle que le Royaume-Uni a le taux d'utilisation le plus élevé avec 97 % de ses 500 représentants. L'Allemagne suit avec 93 %, tandis que les USA et la France affichent respectivement 87 % et 86 %. 

Mais sont-elles réellement adoptées ? Pas si certain, un défi notable demeure : la qualité des pailles, souvent décriée en raison de leur détérioration précoce. Ainsi au Royaume-Uni, 96% des participants ont reconnu que leur paille en papier avait pu devenir molle avant même qu’ils aient pu terminer leur boisson, un constat partagé dans l’ensemble des pays étudiés :  83 % en France, 86 % en Allemagne et 85 % aux États-Unis.

 

Bien qu'il existe un consensus général sur l'inconvénient des pailles en papier comparées à celles en plastique, une majorité reconnaît néanmoins leur contribution positive à la réduction de la pollution plastique, les participants britanniques en étant les plus convaincus. Notons qu’il s’agit d’un dénominateur commun chez l’ensemble des sondés : les préoccupations environnementales incitent à privilégier les pailles en papier par rapport aux pailles en plastique. La biodégradabilité, la diminution des déchets plastiques, ainsi que la préservation de la faune et de l'environnement ont été les principales motivations citées.

 

Au-delà des pailles en papier, quelles autres alternatives écologiques ? 

Mais, hormis les pailles en papier, quelles sont les autres alternatives au plastique ? Selon notre étude, les pailles en acier inoxydable apparaissent comme l'option la plus populaire, essayées par 49 % des participants. Les pailles en bambou et en verre suivent de près. Cela démontre une volonté d'explorer des solutions durables au-delà du simple remplacement des pailles en plastique par des pailles en papier.

 

Ces tendances mettent en lumière une conscience écologique croissante parmi les consommateurs, tout en soulignant les défis pratiques associés à des alternatives comme les pailles en papier. La transition vers des options plus durables nécessite donc une considération des aspects pratiques et environnementaux pour mieux répondre aux besoins et préférences des consommateurs.

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Consultez notre dashboard interactif et accédez à l'ensemble de nos données brutes sur l'utilisation des pailles en plastique.

 

Fast fashion vs. mode responsable : quand le cÅ“ur du consommateur balance 

Dans l'univers en constante mutation de la mode, les consommateurs sont souvent tiraillés entre l'accessibilité de la fast fashion et l'attrait éthique de la mode responsable. Néanmoins, la mode responsable incarne aujourd’hui - bien plus qu’une tendance éphémère - un véritable tournant au sein de l’industrie.

Analyse des préférences de mode : fast fashion, durabilité et seconde main

Et cette tendance est claire : aux États-Unis, 52 % des participants affirment acheter des vêtements de seconde main ou vintage, de même que 47 % des Britanniques, 44 % des Français et 40 % des Allemands. Les marques de mode durable se font également une place, notamment aux États-Unis et au Royaume-Uni où elles recueillent chacune 35 % des préférences, tandis que cela reste plus limité en France (21 %) et en Allemagne (26 %). 

 

Parallèlement, l'intérêt pour les vêtements DIY ou upcyclés est particulièrement marqué au Royaume-Uni et aux États-Unis, tous deux à 31 %, soulignant une inclinaison vers des pratiques de consommation personnalisées et plus respectueuses de l'environnement.

Les motivations réelles derrière l'achat de fast fashion

Mais le règne de la fast fashion est loin d’être révolu. Au Royaume-Uni, 60 % des répondants reconnaissent faire des achats auprès de ces enseignes, suivis par l’Allemagne à 55 % et la France à 52 %. De fait, la mode éphémère - caractérisée par des cycles de production rapides et des coûts réduits - offre un large panel de choix pour rester à la pointe de la tendance sans se ruiner. Et c’est ce qui transparaît du côté des consommateurs : les prix bas dominent les motivations d'achat de fast fashion, avec 64 % des participants citant ce facteur comme déterminant. La perception d'un meilleur rapport qualité-prix suit avec 58 %, tandis que la tendance influence 38 % des achats. 

 

Synonyme de prix attractifs, la fast fashion incarne également un modèle de gaspillage massif à l'origine d’une production insensée de déchets - notamment plastiques. Mais curieusement, malgré une prise de conscience croissante des enjeux environnementaux, 18% des sondés se disent indifférents à l'impact écologique de leurs achats vestimentaires. Ce chiffre est révélateur du décalage persistant entre la conscience écologique et les pratiques d'achat. De plus, les réponses montrent que les influences extérieures telles que les réseaux sociaux et les campagnes marketing jouent toujours un rôle significatif, affectant respectivement 28 % et 23 % des décisions d'achat.

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Responsabilité et conscience environnementale

Encouragés par une vague de changement et une sensibilisation accrue aux questions environnementales, les consommateurs sont tout de même de plus en plus conscients de l'impact des matériaux utilisés dans leurs vêtements. Cet élan de lucidité est partagé par 50 % des Britanniques, 46 % des Américains et 44 % des Français. En revanche, l'Allemagne affiche la proportion la plus faible, avec seulement 40 % des répondants estimant que l'impact des matériaux influence leurs choix de consommation.

 

Intéressé(e) par les dessous de la fast fashion ? Consultez notre analyseur gratuit et accédez à notre dashboard interactif.

 

Le poids de la responsabilité des déchets plastiques : consommateurs ou industries ? 

Dans la lutte contre la pollution plastique, la question de la responsabilité reste centrale. Mais alors, qui en porte la responsabilité principale : l'industrie de la mode ou les consommateurs ? Pour plus d’une personne sur deux (56 %), les torts sont partagés équitablement. Toutefois, un quart substantiel des sondés pointent du doigt l'industrie de la mode comme principal responsable, mettant en avant le rôle crucial que les entreprises pourraient jouer dans l'adoption de pratiques plus durables.

Les plastiques à usage unique sont-ils la plus grande menace ?

Les données de notre étude témoignent d’une prise de conscience généralisée, mais aussi des divergences significatives sur la perception des menaces environnementales. Si le plastique à usage unique est considéré comme l’un des principaux dangers (derrière la déforestation et devant les flux de transports aériens), les conséquences de la fast fashion apparaissent moins préoccupantes aux yeux des consommateurs et se placent en fin de classement, juste devant la consommation de viande. 

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Recyclage et réduction des déchets : les gestes qui comptent

Mais dès lors, comment agir à notre échelle ? Selon notre étude, 76 % des répondants sont convaincus de l'utilité du recyclage, et 72 % considèrent que réduire les déchets plastiques est l'action la plus efficace pour la protection de nos écosystèmes. Ces données démontrent une forte adhésion aux pratiques de recyclage, plébiscitées par 56 % des personnes interrogées, nettement plus populaires que d'autres actions comme l'utilisation de moyens de transport électriques ou l'achat de vêtements de seconde main (respectivement 10 % et 7 %).

 

Pour accéder aux résultats liés à la perception de la menace plastique, les filtrer et trier selon les critères qui vous intéressent, consultez notre dashboard !

 

Conclusion pour des habitudes de consommation

Bien que le chemin vers une  consommation véritablement durable soit encore semé d’embûches, des signes encourageants de changement dans les comportements de consommation commencent à émerger. Des évolutions qui promettent de mener à des pratiques plus respectueuses de notre environnement.

 

Nous observons dans l'industrie de la mode une tendance croissante vers une consommation plus consciente et responsable, qui s'inscrit progressivement dans les comportements. Cette évolution se manifeste par l’émergence de marques éco-responsables, mais aussi par le développement d’une économie circulaire, soutenue par la seconde main et le recyclage des vêtements usés.

 

Enfin, les données recueillies suggèrent que les consommateurs appréhendent les défis environnementaux comme une priorité essentielle. Il apparaît clairement que, ni les consommateurs, ni les industries, ne peuvent assumer seuls la responsabilité de cette transition sans une coopération étroite. Le partage de responsabilité est essentiel pour progresser vers des solutions durables et pour aborder les menaces environnementales avec l'urgence qu'elles méritent.

 

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